Les Retrouvailles.
Le 23 Mars, premier jour du printemps, à 20h30 heures.
En regardant ce ciel tant étoilé je me dis qu’il nous laisserait tous sans apriori, sans nervosité, sans peine, sans chagrin. Malgré cela, je me sens comme chamboulée, chamboulée de cette cruelle journée.
La vue de ces quelques étoiles offrirait à chacun de nous l’évasion, l’escapade, une échappatoire à la vie. Moi, ce moment d’ouverture et d’émerveillement je ne parviens pas à me l’approprier, à en profiter comme il se le devait. C’est-à-dire, tout simplement, profiter du moment présent pour songer à d’autres pensées plus légères, à ouvrir mon esprit et à me laisser éclairer par le faible scintillement de ces astres. Dans lune finalité où je puisse imaginer un autre monde, un monde dans lequel je pourrai avancer et être heureuse… Ce sentiment de refus me laissa envisager quelques événements sombres et impensables à dénouer…
- OOOOHH ca fait du bien de faire une pause, de respirer le bon air. Jia J’ai tant faim et tant soif, je me meurs à petit feu.
Johannes me coupa dans le fil de mes pensées. A dire vraie il a fait un sacré bout de chemin pour venir me chercher et nous emmener manger ici.
- Oh la la… J’espère que ce restaurant sera bon au moins.
- Hum ? Bien sûr qu’il le sera. C’est moi qui l’ai choisis, il est forcément bon.
- Ah ouais ! Ok ma chère, je vous en tiendrai personnellement responsable s’il est particulièrement infâme. Je serrai prêt à ne pas payer et vous laisser faire la plonge s’il le fallait…
- Quel goujat tu peux être par moment… Lui dis-je en levant un peu le menton.
- Mouahahaha !
- Puis il n’y a aucun doute. Il s’appelle Le roulé. On est au printemps donc ça…
- Je parie que je tu t’es dis « le roulé de printemps ça sonne bien » et hop ! Tu nous as emmené ici n’est-ce-pas ?
- Hum, non pas du tout… Pourquoi tu dis ça ?
- Ah ! Je te connais Jia !
- Gna gna gna. On y va ? Je décidai d’avancer et de lui passer devant.
Avancer… Alors qu’il y a deux secondes de cela je n’avais pas les idées au clair…
- Bah dit donc vous êtes à la traine mon cher ami. Lui dis-je.
- Je vous en prie passez la première. Honneur aux dames ma chère.
- Aux grandes dames s’il vous plaît. Lui rétorquai-je.
- Nan nan ne prends pas la confiance ma petite. Tu viens à peine d’avoir 18 ans n’oublie pas. Ah ah !
- Tsss.
Nous rentrâmes dans le restaurant.
Je me retrouvai dans un endroit émanant la sérénité. J’aimais bien l’ambiance et les ondes qui s’y dégageaient. Le côté bois offrait une harmonie, une sensation d’apaisement de neutralité. Moi qui avais connue une sale journée ce lieu tombait au bon moment, je dois dire.
- Il te plaît ? Me demanda Yoyo.
- Ah oui à fond, je l’ai adopté. Tu en penses quoi toi ?
- Moi ça me va. Presque tout me va ma Ji.
Johannes demanda au réceptionniste s’il était possible de manger pour 2 un repas vite fais. Il était déjà 20h30 et l’île aux cerisiers n’était pas très peuplée à cette heure ci.
La réceptionniste nous fit mine qu’il y avait des places. Il nous conduisâmes jusqu’à notre table.
Je découvris une salle de restaurant toute petite, mais avec une ouverture sur le ciel, sur un ciel infini… Un toit en verre laissant percevoir la végétation de l’extérieur, tout en laissant entrer les lumières de la ville ainsi que celle des étoiles. J’étais sous le charme.
Nous prenions place. Et nous nous sommes émerveillé de ce que le restaurant pouvait nous offrir .
- C’est beau… Murmurai-je. C’était certainement l’ambiance calme et paisible du restaurant qui me faisait dire cela tout doucement.
- Oui c’est clair. Tu as bien choisis. Maintenant il faut voir la nourriture. Pense à la plonge ! Me rappela Johannes…
- Rah rabat joie !
- Je rigole… Ne me tape pas. Je dois reconnaître que tu as bien choisis le restaurant.
Johannes pris l’initiative de la commande.
- Qu’est-ce qui te tente ?
- Euuuh y a quoi ?
- Euuuh une camomille apaisante et un bon bole de Ramen ça te va ?
- Ouais carrément. Rien de tels après cette journée.
- Bonsoir monsieur, deux camomilles apaisantes et deux bols de Ramen s’il-vous-plaît. Demanda Johannes pour notre commande.
- Bien monsieur. Souhaitez-vous autres choses.
- Non merci pas pour l’instant. Peut-être pour le dessert tout à l’heure. Cela dépendra de la petit jeune femme et de son estomac.
- C’est ça fait moi porter le chapeau de ta gourmandise.
- Mais non voyons je n’oserai jamais.
Le Serveur esquissa un léger sourire et parti en rigolant un peu.
En attendant le plat, Johannes démarra la conversation sur des potins.
- Oh Il faut que je te dise. Tu te rappelles de summer au lycée ?
- Oh que ouiiii. Celle qui te draguait et reluquait H24.
- Ouiiii ! Bah…
Comme d’habitude j’écoutais Yoyo avec bonne humeur dans ce genre de conversations. C’est toujours un des moments où je me laisse porter sans m’assommer d’idées. En réalité Johannes est le genre de personne à vous mettre à l’aise dès la première conversation. Il n’y a rien de choquant, tout peut être dis et entendu avec lui. Son trait extraverti lui donne l’avantage de savoir mettre en forme et de happer les personnes autour de lui. Il a toujours besoin de parler, d’extérioriser, de dire ce qu’il pense et ressent. En plus il a un fond de bienveillance et veille quand il le peut sur la bande. Etant le plus âgé de la bande il a toujours eu la place de protecteur dans le groupe. Sans rien lui demander il faisait les choses, comme si tout était normal pour lui. Le don de sois, passer du temps à parler et à écouter les autres. A l’époque, je l’aurai davantage vu dans le domaine de la médecine, sauf que lui et les maths c’était une catastrophe au lycée. Puis son père tient une agence de communication, donc il s’est naturellement orienté dans cette voie. Je trouve que les réseaux sociaux lui conviennent bien. Sa fibre artistique lui permet aussi de mettre les formes pour faire passer un message, une idée.
- Oooh sérieux ?
- Puis Jack s’est séparé d’elle pour se mettre avec le majordome de la maison d’en face. Ca a fait un scaandaleee dans le quartier !
- Noooon ce n’est pas vrai ? !
- Si si je te jure !
- WAAAOOWW. Qu’elle tristesse pour elle !
Ces événements me firent prendre conscience que neuf mois c’étaient écoulés depuis leur départ. J’avais manqué une partie de la vie de Johannes, de Moyana et d’Atem. Ils sont plus âgés que moi, c’est normal qu’ils partent les premiers. J’ai vu Yoyo partir le premier pour faire ses études et les jumeaux ont suivis peu de temps après. C’est vrai que Yoyo a déjà 20 ans, Moya et Atem ont déjà passé leurs 19 ans. C’est moi qui étais bloquée à l’orphelinat en attendant sagement mes 18 ans.
Neuf longs mois se sont écoulés sans voir les jumeaux… Et sans Yoyo qui était occupé au travail. La vie change… Et change subitement.
Les plats arrivèrent, cela sentait tellement bon. J’étais sur un petit nuage.
- Au fait comment Moya et Atem vont ?
- Bah écoute là Moya m’a pété son câble et va débarquer ce soir à l’appartement.
- Hein, mais pourquoi ?
- Bah je ne sais pas pourquoi… En faite, je crois que c’est par rapport à toi et ta journée de crotte ! Atem m’a dit qu’elle a vu rouge et a faillis s’enflammer de colère. Hé Hé la pauvre petite Moya.
- Gloups je ne lui ai pas dis par peur de la déranger. Je t’ai directement appelé, après j’ai ruminé et j’ai zappé de lui dire. Je vais me faire défoncer par elle… Mon Dieu…
Je pris le téléphone avec mes bouts de doigts, comme si une sentence allait me tomber dessus là maintenant. Je vis une liste d’appels en absence. J’ai mis mon téléphone sur silencieux sans m’en rendre compte…
- Ooooh ouais carrément et en beauté ! Me répondit-il l’air choqué.
- Va y enfonce moi je ne te dirai rien…
- Ah ah ! Mais t’inquiète. Tu la connais elle voit rouge vite, mais elle est adorable.
- Avec ses cours en arts je n’ai pas osé la déranger. Puis Atem non plus. Dans tous les cas si l’un est au courant l’autre est au courant aussi.
- Mais t’inquiète Ji. Ca va passer tout seul.
Les jumeaux inséparables de la bande sont partis faire leurs études cette année à San Evelade. La mega grande ville par excellence, avec plein d’écoles, d’appartements. Enfin le rêve pour certains. Moya et Atem sont allés là bas pour faire leurs études. Moya étant très sûre d’elle est partie dans l’art, elle a toujours été créative et je la vois bien partir dans ce domaine, surtout en photograhie. Tandis que son frère, lui a préféré partir dans les sciences pures et dures. Enfin tout ce qui est électronique et trucs de geeks en tout genre. Etant fan de jeux vidéos dès son plus jeune âge je pense que cela a du l’influencer dans ses choix. Apparemment là bas il y a pas mal de conventions geeks. C’est le petit paradis pour les jeunes.
Pendant ce temps moi j’ai préféré aller travailler à droite et à gauche après les cours du lycée pour mettre des sous de côté afin de partir le plus vite possible de l’orphelinat. Sans parler des études... il n’y avait pas grand chose dans les montagnes, excepté les restaurants, les bars. Puis c’était trop long et loin pour aller dans une école et bien travailler. Le choix fut simple et vite fait, d’autant plus que je savais que j’avais un terrain de la part de mes parents. Même si c’est pas le rêve c’est déjà ça.
- Jia tu as l’air pensive. Ca va ?
- Euh oui oui tout va bien. On passe au dessert ? Je me prendrai bien un gâteau au miel. Je voulais écourter la discussion. J’avais tout simplement pas envie de me remémorer ce passage de la journée.
- Hum tu n’as pas touché à ton assiette…. Tu penses que tu vas retourner sur le terrain de tes parents ?
- Je ne sais pas. Je ne sais pas Yoyo… Tu prends quoi comme dessert ? Dis-je mine de rien pour éviter la discussion
- Pareil que toi. Allez il n’y a aucune raison que tu n’y retournes pas un jour. Hein ? Me dit-il en penchant sa tête sur le côté pour essayer de capter mon regard. Cela le rend tellement attendrissant lorsqu’il le fait.
- Oui. Lui répondis-je gênée de ma réponse.
Je fis un léger signe de main pour que le serveur prenne notre commande
- Deux gâteaux au miel s’il vous plaît.
- C’est retenu, madame. Me répondit le serveur.
- On trouve toujours des solutions à nos problèmes. Me dit-il doucement une fois le serveur partis.
- Oh que oui.
- Regarde moi j’ai compensé votre absence avec un magnifique chiot, Loki.
- Toi un chien ? Que ? Quoi ?...Avec un chien ? Nous compenser ?
- Bah quoi tu voulais que j’adopte un dinosaure comme en face de chez toi ?
Nous partîmes dans un fou rire partagé.
Le dessert était enfin arrivé. Le peu du repas que j’avais pu engloutir me plut. L’ambiance et Johannes m’avaient remonté le moral. Le seul bémol c’était le dessert. Son arrivée avait un peu cassé la dynamique de discussion. Maintenant Johannes me regardait d’une autre façon. Ce revirement me laissa entendre les quelques goutes de pluies se fracassant contre le toit en verre et les vitres..
- Tu sais Jia, on n’a pas toujours ce qu’on désire. Tu le sais mieux que moi, j’ai eu un peu plus de chance que toi je dois dire.
- Ne Dis pas ça. La vie ne t’a pas épargnée non plus.
- Ouais mais j’avais au moins un membre de ma famille à qui me rattacher. Toi non.
- J’avais vous, c’est pareil Yoyo.
- Baka, tête de mule. Je te dis ça parce que moi aussi il y a des choses auxquelles je suis confrontées et qui ne me plaisent pas. Mais je trouve toujours solution aux problèmes. Toi avec ce terrain ça sera pareil.
- Toi, tu as au moins un toit.
- Boh toi aussi !
- Ouais le tiens… Lui dis-je en avalant ma dernière bouché de gâteau au miel.
- C’est vrai, et tu as de la chance car il n’est pas troué. Il ne te pleuvra pas dessus ah ah. !
- Tsss…
- Ce que je veux aussi dire. Profite du terrain au moins tu ne seras pas entassé dans la grande ville comme San Evelade. Ici tu respires au moins. Les gens ne s’habillent pas bizarrement tout ça pour être à la mode. Ne suivent pas forcément des tendances farfelus et rocambolesques. Bon fais abstraction des spécimens bizarres derrière moi à la table du fonds.
- Ah ah ! Ouais, mais c’est pas ce que tu aimes la communication ? Lui répliquai-je l’air étonnée.
- Si bien sûr, mais pas ce type de communication. J’aurai voulu quelque chose de plus sain, reposant, bienveillant. Malgré le fait que je parle tout le temps, j’aurai voulu utiliser ma parole d’une autre manière. Sans parler qu’après mon déménagement je n’avais plus de contact avec vous trois à part avec les réseaux sociaux et à travers les photos. La vie change et il faut s’adapter, comme toi en ce moment même
- Hum…
- Ah la la que c’est dur de devenir jeune adulte hein Jia.
Pour ne pas montrer mon air triste, je fis mine de partir aux toilettes pour me pomponner . Alors qu’entre nous on sait tous que je suis dans un piteux état avec cette journée cuisante et tout mon attirail de villes froides!
J’essayai de me remonter le moral devant le miroir, mais…Pour vous dire la vérité, au fond de moi, je pensais que Yoyo était heureux là où il vivait. Lui aussi n’a pas eu une vie facile quand il était jeune,. Certes il n’a pas été à l’orphelinat comme Moya, Aty et moi, mais la disparition de sa mère l’a beaucoup perturbée. Elle qui était un ange venu d’ailleurs. Elle qui était si belle et gentille. Et… Du jour au lendemain on ne l’a jamais plus revue. Johannes n’a jamais su le fin mot de ce drame. Il était toujours avec nous car nous étions tous dans la même école et que Noona le gardait aussi. On était là…Je commençai à me dire que notre éloignement a dû le rendre plus fragile, mais jamais je n’avais pensé à cela. Il a toujours voulu communiquer. Son père lui a donné une place dans sa boîte. Puis il a un appartement luxueux d’après les photos qu’il m’a montré… Comme quoi on cherche toujours ce qu’on n’a pas à porté de main.
Ce miroir me rejeta en pleine figure mes idées, mes idées fausses que je m’étais faîtes. La parole est si importante pour éviter toutes confusions, maladresses.
Je décidai de retourner à table pour ne pas trop faire attendre Yoyo.
Le matériel ne fait pas tout. Je devrai me dire que j’ai une base et que c’est à moi de continuer et faire ce que je souhaite faire de ma vie.
- Un petit thé ma grande ? Me demanda-t-il sans me regarder, surement de peur de me déranger.
- Hum, je préférerai rentrer…
- Ca marche. Allez… Je vais appeler le serveur pour lui dire de préparer la note.
Vbrrrr vbrrrr
- Ah Attends Yoyo j’ai le téléphone qui vibre.
- L’addition s’il vous plaît Monsieur. Demanda Johannes
- Bien Monsieur.
- Moya…Allo ? En décrochant mon téléphone mais en veillant bien d’avoir l’oreille pas trop proche de mon téléphone.
- C’EST QUOI TON PROBLEME ?!
- Ah ah, bah euh….
Je n’ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit d’autres qu’elle me rétorqua.
- Ecoute moi bien l’hybride. Je finis mon cours du soir, je prends la demie face avec moi et on débarque à l’appartement de Yoyo. Tu as intérêt à être là ou ça va chauffer pour ton immatricule Jia Sun Yee ! Tu m’entends ? !
- Oui ouiiiii ah ah….Lui répondis-je avec une toute petite voix.
Johannes m’arracha le téléphone des mains
- Pleins de Bisous Moya d’amour ! Mouar Mouar. Et raccrocha le téléphone.
- Mais qu’est ce que tu FOU ? Lui criai-je dessus
- Je trouvais que Moya parlait trop fort. Je n’ai pas le droit ?
- Mon Dieu on va se faire dézinguer sur place tout à l’heure.
- C’est vrai. En plus je lui ai laissé les clés de l’appartement c’est sûr et certains qu’elle sera là avant nous ah ah !
- Et ça te fait marrer gros béta ?
- Oui ouuuh oui . La la la. Me dit-il en levant les yeux au ciel tout en partant payer l’addition.
C’est flippant, j’ai vite envie de partir pour aller affronter la mort, malgré l’agréable moment ici. Il est déjà 22 heures, c’est une heure où les chats ne sortent plus normalement. Je rejoignis Johannes auprès du réceptionniste.
- Allez speed Ji, sinon on sera trempé !
- Ce n’est pas déjà le cas avec cette pluie diluvienne ?
- Mais non, on vient de sortir !
- Mais si si ah ah lui répondis-je en espérant qu’une chose c’était d’être à la voiture le plus vite pour rentrer. Des frissons me parcouraient toute l’échine.
Au vu de la journée fatigante, je m’étais endormie sans m’en rendre compte. C’est seulement une fois dans l’appartement que j’entendis un…
- JIA ! Tu vas mourir !
- Chuut…Dis Johannes.
- Oh…
Mes yeux s’entrouvrirent puis se refermèrent aussi sec dès que mon corps sentit une surface moelleuse et chaude.
- Tu lui a apporté des fringues propres ? Chuchota-t-il
- Tu as crus que j’allais lui passer des fringues sales ? Répondit-elle avec un ton légèrement au dessus de celui de Johannes.
- Rah viens prendre un thé ça va te détendre du bulbe.
Ce sont les derniers mots que j’ai pu entendre en ce jour le 23 Mars 2018 avant de partir dans les bras de Morphé.
Le 24 Mars, L'après horreur,Le lendemain matin je trouvai Moya en face de moi, complétement endormie. Heureusement qu’elle est endormie où ça aurait fait la confrontation face to face ! Je crois que je serai décédé sur place.
J’aurai donné peu chère de ma peau aussi…
Je regardai autour de moi ce qu’il y avait et où j’étais. Je suppose que si Moya est endormie comme une patate dans un plumard avec moi, et que je ne connais pas…C’est que cela doit être sécu ici.
C’était une pièce assez sobre, même froide. Il n’y avait aucune décoration. La seule chose qui a retenu mon attention ce sont ces géantes vitres. Une fois face à l’une d’entres elles, je découvris…
C’était une ville méga géante ! Mes yeux n’en reviennaient pas, ils bougeaient dans tous les sens pour scruter le moindre détails, mais cela leur était impossible. Les gens grouillaient aux pieds de ces immenses tours d’acier, de ces champignons davantage verticaux qu’horizontaux. Tout était démesuré, mouvant… C’est tellement haut qu’on ne perçoit pas tout de manière détaillée. Les nuages effleuraient le bâtiment, nous sommes tellement haut que par moment je pouvais voir les nuages en dessous de moi ou juste en face de moi.
Seule mon ventre me ramena à la réalité. J’avais horriblement FAIM. Je décidai alors de partir à pas de velours vers la cuisine pour ne pas réveiller Moya. En faite, j’étais un peu pommée dans cet immense appartement. Je n’y étais jamais venue… C’est immense. Il y a un étage ? Dans un appartement ? C’est possible ça ?
En ouvrant une porte je suis tombée sur Atem entrain de dormir dans une autre chambre. Comprenant que je n’étais pas au bon endroit je décidai de changer de direction.
- La poisse….Je vais descendre.
En descendant les escaliers je découvris la majordome, c’était Henriette. La Henriette de mon enfance ! Johannes avait surement dû la faire venir ici quand il a déménagé.
- Oh Jia ! Que tu as bien grandis. Cela fait tellement longtemps. Viens là dans mes bras ma petite.
- Henriette que cela me fait plaisir de vous voir.
- Installe toi. Johannes m’a dit que tu allais venir à l’appartement. Je t’ai concocté un petit plat pour bien commencer la journée.
Elle me présenta un plat devant moi.
- Oh que c’est jolie… Des œufs Bénédictines. Merci Henriette. Lui dis-je en étant la plus heureuse. Telle une enfant. Elle commença à me parler, à me demander si j’allais bien ce matin.
Claque !
- Waof Waof !
Je vis débouler une boule de poils microscopique mais bien énergique.
- Boh, qu’est-ce que tu fais là toi…? Dis-je l’air étonnée.
- Johannes ! Dîtes-moi que vous avez essuyé les pattes de Loki avant de rentrer…
- Oui Henriette et j’ai même enlevé mes chaussures… Oh mais c’est la grande Jia que voilà.
- Coucou Yoyo… Lui dis-je à voix basse.
Je me dépêchai de manger le repas d’Henriette. Je sais qu’elle fait de succulents plats. Même ses omelettes en tueraient plus d’un.
- Ah ouais ! Ca préfère manger les petits plats d’Henriette plutôt que de me sauter dans les bras. Ha ! On héberge les gens et c’est comme ça que ça vous remercie ! Je vous jure Henriette les jeunes de nos jours ce n’est plus ce que c’était.
- Hé hé ! Dis-je l’air carrément gêné.
- Profite mon petit. Tu l’as bien mérité. Laisse donc Jia profiter de ses œufs Bénédictines Johannes.
- Ah en plus elle mange les meilleurs plats de chez moi. Je vous jure…
Je ne répondis pas, l’air gênée surement, préférant me bourrer la bouche de nourriture pour faire passer la pillule.
- Sinon bien dormie la belle au bois dormant ? Enchaîna-t-il en se faisant un thé
- Hum hum ! Lui répondis-je la bouche pleine.
- Pff morfale. Tu m’as laissé dormir sur le canapé j’ai laissé le lit invité à Aty. L’autre tarée a pris mon lit. Une vraie horreur cette fille !
- Je vais vous laisser les enfants, j’ai du travailler à faire.
- D’accord Henriette.
- Dis-moi, c’est magnifique chez toi.
- Bof j’ai juste ajouté 2-3 décorations et appareils. Je n’aime pas cette ville, cet appartement, les gens qui y trainent. Je le loue déjà meublé et basta.
Sans trop m’attacher à ce qu’il venait de dire car je savais que cela ne correspondait pas à Johannes cette atmosphère sombre. Je rebondis sur autre chose en criant haut et fort quelques mots pour Henriette qui était parti ranger le salon.
- Ah vos œufs bénédictines étaient un pur délice Henriette ! Cela fait du bien de pouvoir en manger à nouveau. L’air toute heureuse avec mes joues pleines de nourriture délicieuse
J’avais à peine prononcé ces mots que j’entendis…
- JIIIIIAAAA ! JE VAIS TE TUEEEEERRR ! JE SAIS QUE T’ES LA !
Ces mots résonnèrent en moi. J’eu le temps d’avaler ma dernière bouché, comme si c’était la dernière de ma vie que j’allai pouvoir apprécier.
- Yoyo aide moi par pitié…Reviens...
- Débrouille toi ma grande, Hé Hé… Je vais aller réveiller l’autre Zigoto. Si je le laisse trop dormir, il va me salir le drap du lit des invités avec sa bave.
- Attends…
Je le vis disparaître dans les escaliers, tel mon dernier espoir s’envolant devant mes yeux. Pouf plus rien… Naaaoooon…Je crois qu’à ce moment précis j’optai pour la posture du caméléon se fondant dans la masses. Sauf que moi je ne pouvais pas me confondre avec mon pull rose !
Le pire dans cette affaire j’entendais un pachyderme s’approcher de plus en plus vite et de plus en plus près de moi.
- Ah Yoyo ! Tu tombes bien. Attends que je parle à Jia et après ça sera à ton tour !
- Bla bla bla pouet pouet cacahuète. Atyyyy chouuu réveiiiille toooiiii ! Ta sœur va nous désintégrer notre petit sucre d’orge.
- Sale mioche ! JIIIAAAA ! !!
C’était mes derniers moments avec vous chers lecteurs, ce fut un réel plaisir de vous avoir partagé ma vie. Je sentais venir mon jugement dernier. Surtout après avoir vu cette tête…
- Aie Aie Aie, Moya…. En veillant bien à me planquer derrière le muret au cas où pour me protéger. Je crois que je suis allée tellement vite pour me déplacer que je me suis éclipsée derrière ce muret.
Moya tenta de me rejoindra.
- Viens là petite Jia.
- Euh non !
- Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? ! ?
Je fis une esquive en courant cette fois ci de l’autre côté du muret. Je dirai plutôt en m’éclipsant ! C’est fou comme la fuite peut vous décupler les compétences physiques.
- Viens ici… Tu ne m’échapperas pas Jia !
- Je… Je ne voulais pas te déranger. Tu étais surement en cours, puis je n’aime pas…
- Oui j’étais en cours, mais je m’en tamponne le Baba du Bali ! Si tu es dans de beaux draps je veux l’être avec toi ! Tu as COMPRIS PETIT BIGORNO DES TRES FONDS DE L’OCEAN ? ! ?
Mes tympans allaient exploser si elle criait un décibel de plus.
- Bla bla. Lâche là, elle va faire une attaque avec tes aigues, et moi par la même occasion. Lui balança Atem
Au moment où il prononça ces mots, je me retournai et vis Atem encore à moitié endormi.
- Jia, comment vas-tu ? Me demanda-t-il en me prenant dans ses bras et en me serrant très fort comme si cela faisait des siècles qu’on ne c’était pas vu.
- Non mais tranquille et tu ne lui dis rien ? Ca va la vie ?
- Ca va demie face. Lâche du zèle, prends-toi un thé. Si ça continue avec toi on va éditer un dictionnaire des dénominations bizarres.
Oui Moya et Atem s’appellent demie face. Ce sont deux jumeaux mais pas les mêmes, d’où le demi face.
- Vous allez voir avec votre thé, ça va vous faire un merveilleux shampoing. Répondit-elle l’air énervée et agacée.
En voyant cette situation Henriette rigola discrètement tout en rangeant les restes.
Je rejoignis Johannes qui c’était glissé dans son canapé. Pour éviter que la discussion ne tourne en rond, je décidai de répondre à Moya.
- Ne t’inquiète pas je ne suis pas dans la mouise profonde. J’ai appelé Yoyo car c’était le plus proche pour venir me chercher en voiture. Tu habites beaucoup plus loin dans la ville, et avec les bouchons...
- Oui mais moi je me faisais un sang d’ancre quand yoyo m’a envoyé un texto…
- Regarde je suis entière, il ne me manque pas de bras ou de jambes. Vous êtes là c’est l’essentiel ! Hier a juste été dans une mauvaise passe.
- Oui… Et toi Johannes pourquoi tu l’as laissée aller là bas tout seule ? Au lieu de te laisser émouvoir par la télévision…
- C’est bon. Elle est majeure, vaccinée. Elle a un téléphone, des sous et des amis super héros, tout va bien. Puis on a évité une attaque de super zombies mangeur de chaires déguisés en costumes de mi gnomes mi nain de jardin hier soir. Tout va bien.
Depuis la cuisine on entendit Henriette rire discrètement et Atem rire à gorge déployée.
Je me rapprochai de Moyana pour lui montrer que tout allait bien.
- Non mais je te jure Aty on a frôlé la catastrophe ! Des zombies qui sautaient sur le toit, un qui m’a arraché le rétro, et je ne te parle même pas de ceux agrippés sur le pare choc avant et arrière ! Si je n’avais pas accéléré on ne serait plus de ce monde je vous le dis chers amis.
- AH AH !
- Moya ne te fache pas… Lui dis-je doucement et calmement.
- C’est bon ma Ji…
Je profitai de prendre Moya par le bras pour me rapprocher encore plus d’elle afin de la rassurer d’une certaine façon ainsi que moi même.
- Ah bah voilà La petit Moya s’est détendue des racines, j’ai crus que tes cheveux allaient monter comme ceux de Winnifred de Hocus Pocus et que ta peau allait finir comme celle de la méchante sorcière de l’ouest. Ajouta Johannes.
- Oh toi le mioche… Attends que je te…!
- On se détend… Leur dis-je.
D’un coup Henriette nous appela pour venir dans la cuisine. Ces mots ont été prononcés à temps.
- Allez, assez les enfants venez voir ce que j’ai préparé.
Je décidai alors de m’approcher de la cuisine avec Moya suivis de Johannes.
- Tada ton gâteau pour tes 18 ans. J’ai pu en faire un, même s’il est un peu en retard.
- Oh Henriette c’est adorable … lui dis-je en m’extasiant devant le gâteau. Pendant qu’eux me jetaient des confettis joyeusement et me souhaitaient bon anniversaire.
- Ah j’ai le soleil en pleine poire avec ces baies vitrées. Je me mets de l’autre côté.
- Respire et SOUFFLEEEE ! Me dis Johannes.
- YEAAAAAHHH Bon anniversaire !
- Hip Hip !
L’atmosphère semblait s’être détendue. Je pense que nous pouvions passer à autre chose.
- C’est vrai qu’hier c’était ton anniversaire. Faut qu’on se fasse un truc aujourd’hui pour rattraper tout ça. Me dis Moyana avec enthousiasme.
- Oh ouii ! Attendez je vais poster une photo de mon merveilleux gâteau sur mon profil.
- Oh ouiiiiiiii je vais mettre plein de filtres, de paillettes et de poneys sur ma photo gâteau de simstagram. Et tout ça parce que je suis Girly ! Rigola Johannes.
- Ca y est le troll de service est de retour. Marmonna Moya en mangeant.
- Pfff…Tout en continuant à regarder mon téléphone
- Une aprème pyjama et une soirée à trainer dans les rues ça vous va les filles ?
- Carrément ! Girl powa… C’est mon Anniversaire aujourd’hui, c’est moi qui décide. Dis-je en me levant et en claquant des doigts.
- Mais qu’est-ce que t’es pas aller dire mec là. Déclara Atem mécontent.
- Franchement j’en sais rien. Je suis trop bon, qu’est ce que tu veux ? Lui répondit Johannes.
- Yeah tu as géré… Me-chuchota Moya.
Nous sommes tous aller dans le salon pour trainer un peu.
- Dis le beau Blond ? Chuchota Moyana tout en s’approchant de Johannes.
- Oh oui mon doux Pimousse acidulé ? Lui répondit-il avec une voix chaude et suave.
- Ca ne te plaira pas de me faire un massage ? En plus tu as perdu un pari la dernière fois, je dois te rappeler…
- Bah voyons… Tu rêves en plus.
- Ji ?
- Oui Moya ?
- Je crois que Yoyo ne veut pas me faire de massage, et vu que c’est toi qui décides aujourd’hui…
- Yoyo tu peux faire un massage à Moyaya ? Lui demandai-je.
- Espèce de mielleuse profiteuse pestière. C’est bas….
- Mouahahaha. Un peu plus du côté droit s’il te plaît, j’ai une légère douleur soudaine.
- En plus d’être une mieleuse profiteuse pestière. Tu es une vraie comédienne. Tu as déjà pensé t’inscrire pour le balai de princesse casses noisettes ?
- Hum que c’est bon tes massages avec tes grandes mains d’homme si musclé et virile. Ah Ah
- C’est ça rigole. Tu vas voir le jour où je vais pouvoir te pendre par les pieds accroché au plafond.
- Bouh fallait pas perdre le pari et laisser Jia faire ce qu’elle voulait aujourd’hui. Petit Troll…
- Raaah profite de ce massage, ce n’est pas tous les jours que tu en auras un de ma part.
- Ah Ah !
Atem profita de l’occasion pour m’annoncer quelque chose.
- Dis Jia… J’ai trouvé un…
- Hum il ressemble à quoi ? Je connaissais assez Atem pour savoir que son intonation de voix laissait supposer qu’il avait un copain.
- Il est.. Flic et veut une grande famille…Et… Je te le présenterai tout à l’heure quand on sera prêt pour aller en ville, si tu es d’accord ?
- Avec plaisir Aty.
- J’ai préféré te le présenter directement, plutôt que de te le dire par téléphone. Je tiens beaucoup à lui.
- Je comprends….
Nous sommes restés laprès-midi entière sur le canapé dans le salon à parler de nos moments, évènements qu’on n’avait pas vécus ensemble ces derniers mois. Atem avait mis en fond sonore un film sur les zombies car il aimait ça et que cela ne nous dérangeait pas. Jusqu’au moment où nous voulûmes sortir.
Nous nous sommes tous préparés, habillés, parfumés pour traîner en ville. Enfin moi, j’ai emprunté les habits de Moyana… Les jumeaux sont passés pour se changer. Du coup on a trainé dans le quartier de Moya et Atem, apparemment c’est le plus vivant de tous.
Plus tard dans la soirée Matthew, le petit copain d’Atem, nous a rejoint pour traîner dans les rues jusqu’à pas d’heure dans la super grande ville. Elle est si immense ! San Evelade a une météo très changeante. Il peut très bien y faire ensoleillé et y faire un temps pluvieux, surtout dans les grattes ciels. Toutefois, ce soir il y faisait très bon. Nous avons pu nous balader en short sans avoir trop chaud ou froid. Ces températures sont tellement agréables. Nous sommes tous aller au parc de la ville pour profiter de la belle vue et de cette nuit étoilée dans cette ambiance.
Etonnement, cette fois ci j’ai pu apprécier cette lune et ces étoiles scintiller dans le ciel. Sans me soucier de ce qu’il pouvait m’arriver demain. Je m’en foutais tout simplement, car on était unis et avec un membre en plus dans le groupe. A ce moment là nous ne savions rien de l’avenir, et encore moins de ce qui allait nous arriver…